Plus de 180 partis et regroupements politiques se sont inscrits

Le dernier appel nominal accuse la présence de tout le monde. Ils sont plus 187 au dernier décompte. Même ceux qui ne voulaient pas aller aux élections avec le chef des ‘’Tèt Kale’’ répondent à l’appel.

Le dernier appel nominal accuse la présence de tout le monde. Ils sont plus 187 au dernier décompte. Même ceux qui ne voulaient pas aller aux élections avec le chef des ‘’Tèt Kale’’ répondent à l’appel. Pour le dernier jour de l’inscription, vendredi, les organisations politiques ont envahi le bureau des opérations électorales du CEP sur la route de Frères. Mardi prochain, le Conseil électoral publiera la liste des partis et regroupements politiques qui seront habilités à prendre part aux élections. Il y aura des remis à leurs parents…

Vendredi 20 mars, 8 heures du soir. Au bureau des opérations électorales du CEP sur la route de Frères, les responsables de partis politiques n’ont pas encore fini de s’inscrire. Pour les cinq jours d’inscription jusqu’à cette heure précise, environ 187 partis et regroupements politiques se sont fait enregistrer au CEP avec pour but de prendre part aux élections. Ils ont jusqu’à 11h59 minutes ce vendredi pour s’inscrire, a indiqué à Le Nouvelliste le directeur exécutif du CEP, Me Mosler Georges.

A minuit, avec un juge de paix, on fait le constat du nombre des inscrits ou confirmés », a-t-il déclaré au journal. Dès le début du processus des inscriptions le lundi 16 mars, les avocats du CEP avaient déjà commencé à analyser les pièces déposées par les responsables de partis politiques, a souligné M. Georges.

La politique est dynamique, MOPOD et Pitit Dessalines en savent quelque chose

De nombreux partis et regroupements de partis ont attendu le dernier jour pour s’inscrire au processus électoral. De ce nombre, on retrouve notamment des partis de l’opposition. L’aile radicale, ceux-là qui, jusqu’à ce vendredi 20 mars, refusaient d’aller aux élections avec Michel Martelly au pouvoir. Le MOPOD et la plateforme Pitit Dessalines sont dans la course électorale. Les leaders de ces regroupements politiques, très amers contre le pouvoir Tèt Kale, ont confirmé leur participation aux prochaines joutes.

Il est déjà 2 heures de l’après-midi quand des klaxons retentissent brusquement devant l’annexe du Conseil électoral provisoire à Frères. Quelques dizaines de motards et des sympathisants brandissent des posters à l’effigie du père de la nation, Jean-Jacques Dessalines. Des T-shirt rouges estampillés plateforme Pitit Dessalines confirment la rumeur qui circulait depuis jeudi soir. Ce regroupement de partis de l’opposition radicale emmené par l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles fait le grand revirement. « La politique est dynamique », lance Assad Volcy, l’autre voix autorisée de l’organisation.

« Nous sommes un mouvement politique mobilisé contre le pouvoir en place, martèle Moïse Jean-Charles. Nous nous engageons dans la bataille politique et nous allons utiliser ces élections pour atteindre notre objectif, réaliser une révolution pacifique dans le pays », tente-t-il d’expliquer. L’ex-sénateur du Nord, qui s’est perdu dans ses arguments devant les journalistes sur sa volte-face, annonce déjà la couleur. « Que l’on proclame ou pas les résultats des votes, nous allons gagner les rues », lance l’opposant farouche au président Martelly.

Peu de temps après le cortège de la plateforme Pitit Dessalines, arrive Mirlande Manigat. Elle est accompagnée de l’ancienne mairesse de Pétion-Ville, Claire Lydie Parent. « Je suis là pour inscrire le MOPOD », répond la candidate malheureuse de la dernière présidentielle aux questions des journalistes. D’autres membres de ce regroupement politique, dont Serges Jean Louis, Turnep Delpé, rejoignent madame Manigat et Claire Lydie Parent un peu plus tard.

« Au sein du MOPOD, nous avons toujours été favorables aux élections. Aujourd’hui nous nous sommes rendu compte que les manifestations de rue ne suffisent pas, nous entrons dans la bataille. Nous entrons pour gagner », lance Madame Manigat sous les regards d’un Serge Jean Louis visiblement gêné devant les caméras. Avant même que la secrétaire générale du RDNP ne finisse son intervention, Serge Jean Louis prend la parole pour annoncer que le MOPOD fixera sa position officielle lors d’une conférence de presse au début de la semaine prochaine.

Ce qui n’empêchera pas la veuve de Lesly Manigat de continuer son échange avec les travailleurs de presse. « Le pays va mal et nous pensons que le meilleur est de changer l’équipe au pouvoir. Le MOPOD s’est battu pour l’application de l’article 289 de la Constitution en vue d’appuyer les sénateurs de l’opposition, soutient Mirlande Manigat. Ce Conseil électoral est formé sur la base de cet article, cependant, cela ne veut pas dire qu’on leur donne un chèque en blanc ».

A la Direction des opérations électorales pendant toute cette semaine, on pouvait compter également de nouveaux partis, inconnus du grand public mais aussi des partis politiques qui se passent de présentation comme INITE, Fusion, OPL, Fanmi Lavalas, PHTK, Lavni, entre autres. Ils sont plus de 180 connus ou inconnus, à vouloir aller aux élections.

Respè participe, mais demeure vigilant

« Nous sommes venus confirmer la participation de Respè aux prochaines sélections… affirme, vendredi, Charles-Henry Baker après l’inscription de son parti. Vu ce qui s’est passé durant les dernières élections, j’ai le droit de dire que ce sont des sélections qu’on va essayer de faire », a poursuivi Monsieur Baker, très critique vis-à-vis du CEP. En dépit des irrégularités qu’il peut y avoir, Respè a fait le choix de s’engager dans la bataille électorale.

Jean Henry Céant voit les choses autrement. C’est l’un des rares leaders de parti qui font crédit au Conseil électoral. « Nous avons participé à la création de ce Conseil électoral. Nous faisons entièrement confiance aux membres du CEP et nous croyons qu’ils feront de bonnes élections », a soutenu le notaire, signataire de l’accord du 11 janvier 2015 ayant donné naissance à l’actuel CEP.

Du Sénat de la République au CASEC

Il a toujours dit qu’il ira aux élections, quelles que soient les circonstances. Il a toujours dit aussi qu’il sera candidat pour le poste de CASEC pour la deuxième section communale de Gayard, sa localité dans le département du Sud-Est. Avec l’ancien candidat à la présidence, Jude Célestin, il dirige le parti LAPEH. Cependant, l’ancien sénateur Jean Hector Anacacis, ami ou ancien ami de l’ex-président René Préval, semble mal digérer le fait que son ami mette sur pied pour les prochaines élections la plateforme nommée VERITE sans même lui en parler.

« Il s’associe avec des gens qui ont la même idéologie que lui et qui ont les mêmes intérêts que lui », a indiqué Anacacis. Selon lui, en lançant la plateforme VERITE, René Préval se tourne maintenant vers la bourgeoisie. Même s’il n’a pas été contacté par son ami, l’ex-sénateur n’écarte pas la possibilité de rallier VERITE avec LAPEH. Cependant, a-t-il dit, Jude Célestin doit rester le candidat à la présidence de la plateforme.

Le PONT !

Dans un autre registre, l’ancien sénateur Evalière Beauplan, l’un des responsables de l’organisation politique PONT, se dit prêt à aller aux élections. Ce parti compte sur la popularité des anciens élus comme Kely C. Bastien dans le Nord, Jean Tolbert Alexis dans l’Ouest, Evallière Beauplan dans le Nord-Ouest, entre autres, pour rentrer au Parlement.

PONT, selon l’ex-sénateur Beauplan, se veut un parti moderne et ouvert. « Nous sommes prêts à nous asseoir avec tous ceux qui croient que ce pays doit sortir de ce marasme… », a-t-il affirmé, soulignant que le parti aura des candidats au Sénat, à la Chambre des députés et aux collectivités territoriales partout à travers le pays. Pour leur champion à la présidence, le parti attend encore avant de se décider.

Pour les partis politiques faisant l’objet de contestations ou de conflits internes, c’est le ministère de la Justice qui dira au CEP qui est véritablement autorisé à diriger le parti. Ce sera le cas pour, entre autres, Konfyans où ses dirigeants ont étalé sur la voie publique leurs différends. Après quoi, l’institution électorale publiera le mardi 24 mars la liste des partis agréés à prendre part aux élections.

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